Barcelone ne supporte plus les touristes britanniques saouls

Barcelone redoute que sa réputation de ville de culture ne soit entachée par le comportement des touristes britanniques, qui a contribué à une augmentation des plaintes auprès de la police de presque 20% l’année dernière, écrit Graham Keeley.

La capitale catalane paie la rançon de son succès et voit déferler les touristes en masse, surtout des Britanniques. Mais tous ne sont pas là pour profiter de la culture et admirer l’architecture, et leur venue à Barcelone s’accompagne souvent de dérives : fêtes qui durent toute la nuit, exhibitionnisme, ivresse…
Ces conduites ont contribué à porter le nombre de plaintes au chiffre record de 113 707 entre juillet et septembre, une augmentation de 18,5% comparé à 2015 pour la même période, et les Barcelonais sont de plus en plus inquiets de ce déferlement incontrôlé de touristes.
Daniel Pardo, membre de l’Assemblée pour un Tourisme Durable, a commenté que : « le comportement en état d’ivresse, les nuisances sonores et les problèmes de transport ne sont qu’une part du problème. Un problème plus important est que les résidents sont éjectés du centre-ville par les hôtels de luxe et appartements touristiques illégaux. »
Au total, l’Espagne a attiré près de 75 millions de touristes l’année dernière. Cela signifie une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente. Avec 17 millions de visiteurs, la Catalogne remporte un grand succès auprès des touristes.Les Britanniques forment le groupe de touristes le plus important d’Espagne, avec 16,9 millions de visiteurs. Cependant, les habitants de Barcelone craignent que leur ville ne soit envahie par le tourisme de masse, comme ce fut le cas pour Venise auparavant.

Découper la ville en différentes zones

Face à ces revendications, la ville prend des mesures. Janet Sanz, responsable de l’aménagent urbain au conseil municipal, a expliqué que la mairie a l’intention de découper la ville en différentes zones, afin de réduire le nombre d’hôtels dans les zones congestionnées et de les encourager à s’installer davantage en périphérie. Ada Colau, maire de Barcelone, a déjà mis en place un moratoire sur les nouveaux hôtels de luxe il y a deux ans.