Le nombre de banques européennes en difficulté augmente dangereusement

Le nombre de banques européennes qui risquent de tomber en faillite sous peu a fortement augmenté l’année dernière en Europe. 31 banques sont maintenant classées dans la catégorie des « plus faibles », soit 8 de plus que l’année dernière, et un niveau proche des 35 de 2013. C’est ce qui ressort d’une analyse du consultant Bain. Il souligne que toutes les banques européennes qui ont déposé le bilan au cours de la décennie passée se trouvaient dans cette catégorie des « plus faibles » avant leur faillite, comme de nombreux autres qui ont nécessité une recapitalisation pendant ou après la crise financière.L’année dernière, 4 établissements de cette liste ont déjà cessé d’opérer en toute indépendance,parce qu’ils ont été rachetées par d’autres entités, à l’exemple de la Banco Popular d’Espagne, qui a fait l’objet d’un sauvetage par la banque Santander au mois de juin.Mais il explique également que cette augmentation du nombre de banques en grande difficulté pourrait être liée au fait que des institutions qui rencontraient déjà des problèmes de rentabilité ont accumulé des pertes dans leurs bilans. En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) a mené des contrôles sur l’évaluation des actifs dans les bilans des banques, et a intensifié sa surveillance sur la manière dont elles gèrent les défaillances de prêts.Selon Joao Soares, l’auteur du rapport, les hausses de capital réclamées par la BCE après cette série d’examens étaient en général insuffisantes pour permettre aux banques en question de sortir de cette catégorie des « plus faibles », parce que beaucoup d’entre elles avaient déjà une très forte proportion de prêts défaillants.

La polarisation du monde bancaire européen

Cependant, le rapport montre aussi une hausse du nombre d’institutions avec une bonne profitabilité et un bilan sain. En 2016, on en recensait 42 dans ce groupe, contre 38 l’année précédente, et 33 en 2013 et en 2014. « Le paysage bancaire européen est de plus en plus polarisé », commente Soares. « Les gagnants ont augmenté en nombre et ont renforcé leur dominance. »Il précise que dans son rapport, les banques ne sont pas nommées, mais que le classement est effectué par nationalité des établissements.Parmi les banques les plus faibles, on compte 11 institutions italiennes, 6 espagnoles, 5 allemandes, et 2 grecques. Parmi les plus fortes, on en trouve 5 d’Allemagne, de la France et des Pays-Bas, et 4 de Suède.