Allemagne : Une prime pour favoriser les départs volontaires de demandeurs d’asile

L’Allemagne envisage de donner jusqu’à 3000 € aux demandeurs d’asile déboutés de leur demande prêts à accepter un retour volontaire dans leur pays d’origine. Ce projet est soutenu par le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. L’objectif affiché est d’aider ces migrants à se réinsérer dans leur pays d’origine. Le versement de cette aide pourrait débuter à la fin du mois de février 2018. Les demandeurs d’asile qui acceptent de retourner chez eux même avant que le rejet de leur demande d’asile soit prononcé peuvent déjà obtenir 1200 € par adulte et 600 € par enfant. Cette aide leur permet de couvrir leurs frais de retour et de réinstallation dans leur pays d’origine. L’idée serait donc de complémenter cette somme avec une prime qui pourrait atteindre 3000 € pour les familles, et 1000 € pour les personnes isolées.

La destination favorite des migrants à destination de l’UE

L’Allemagne demeure le pays de résidence favori pour les migrants à destination de l’Union Européenne. En 2017, notre voisin du Nord a traité plus de demandes d’asile que celles des 27 autres pays membres cumulées. Au cours du premier semestre 2017, le Bureau Fédéral pour la Migration et les Réfugiés (BAMF) aurait statué sur le sort de 388 201 demandeurs d’asile.Mais au cours de la même époque, on a enregistré une demande d’appel de la décision de rejet prise par le BAMF presque chaque seconde. C’est le double de ce que l’on constatait à la même époque en 2016. Près d’un quart des demandeurs d’asile déboutés font maintenant appel.La chaîne allemande NDR a indiqué que ces appels avaient coûté près de 19 millions d’euros à l’Allemagne, près de 8 millions d’euros de plus qu’en 2016.

Le cas des Afghans

Les Afghans sont la seconde nationalité la plus représentée parmi les migrants qui arrivent en Europe, après les Syriens.  Or, l’Union Européenne estime que certaines parties de l’Afghanistan sont des « zones sûres ». En conséquence, les migrants provenant de ces régions peuvent être qualifiés de réfugiés économiques. En octobre 2016, le bloc a signé un accord avec l’Afghanistan pour qu’il accepte d’accueillir ses ressortissants déboutés du droit d’asile en Europe contre une aide financière.Depuis, les reconduites de demandeurs d’asile afghans se sont multipliées en Allemagne.

Des expulsions compliquées en Bavière

La Bavière, le Länder qui expulse le plus d’Afghans en Allemagne, a indiqué qu’elle avait de plus en plus de difficultés à procéder à ces expulsions. En effet, les Afghans déboutés du droit d’asile disparaissent très souvent quelques jours avant la date de départ prévu de leur avion. Selon le ministère de l’Intérieur bavarois, qui a évoqué ce problème avec le journal Welt am Sonntag, une grande partie de ces migrants, dont beaucoup sont des délinquants, d’après lui, bénéficient de la complicité de groupes allemands pro-réfugiés qui les aident à disparaître dans l’illégalité.

Les pilotes refusent de participer aux expulsions

En outre, le gouvernement allemand a admis que 222 vols à destination de l’Afghanistan n’avaient pas décollé. En effet, les pilotes ont refusé de participer à l’expulsion des migrants qui étaient à bord. Ils ont contesté la qualification du pays de « pays sûr », malgré la répression et la violence qui sévissent encore dans certaines régions afghanes.