390.000 habitants et 400 000 lits Airbnb… Le tourisme de masse détruit la Méditerranée

Des militants de certainesdes plus belles destinations de la Méditerranée se sont réuniscette semaine à Venise afin de trouver des solutions pour contrôlerle nombre croissant de touristes qui « détruisent leursmaisons ».  

Les bateaux de croisièreet la hausse significative des locations Airbnb font grimper lesloyers, chassent les populations locales et anéantissent lescommunautés dans les villes, affirment différentesorganisations d’endroits tels que Dubrovnik, Rhodes, Santorin,Corfou, Paphos et Venise, réunies sous la bannière du groupe de pression 25 Aprile. 

Selon les associations, les litsAirbnb au nombre de 400.000 dépassent maintenant les 390.000habitants de ces six localités réunies. « Et nous ne tenonspas compte des personnes sur les bateaux de croisière amarrés quipeuvent compter jusqu’à 24.000 passagers le week-end à Venise »,explique Marco Gasparinetti, responsable de 25 Aprile.

Croisières et Airbnb

« Nous sommesvictimes de notre propre succès », ajoute cet activistevénitien. « Nous perdons desrésidents et notre patrimoine disparaît ».

Selon les organisations, le succès grandissant descroisières et des plate-formes touristiques alternatives tellesqu’Airbnb font en sorte que la situation deviendra bientôtintenable.

À cause des voyages àfaible coût et étant donné l’absence d’attentats terroristes enItalie, en Croatie, en Grèce et à Chypre, les centres historiquesde ces régions sont maintenant inondés par une vague constante detouristes », indiquent les militants au journalbritannique The Times.

La ville fortifiée deDubrovnik, sur la côté croate, comptait 7.000 habitants au 15èmesiècle. De nos jours, les résidents ne sont plus que 1.567 et lenombre de lits touristiques a doublé au cours de la dernièredécennie pour atteindre les 32.000.

« Les rues de Dubrovnik dans lesquelles je jouais lorsque j’étais enfant sont maintenantentravées par les tables de restaurants et les locaux qui discutaientsur le pas de leur porte sont partis depuis longtemps », a déclaré Ljubo Nikolic, conseiller municipal de Dubrovnik. « Dansma rue, il y a 24 maisons et sept sont habitées par des locaux. Lereste est loué. Nous avions l’habitude de nous réfugier sur l’îlevoisine de Lokrum, mais les touristes nous ont également chassés depuis que le lieu a été utilisé pour le tournage de la sérieGame of Thrones ».

« Airbnb est lanouvelle maladie »

Sur l’île grecque deSantorin, les 57 vols par jour ont porté le nombre annuel detouristes à deux millions. « Airbnb est la nouvelle maladie »,a expliqué l’un des membres. « À Rhodes, si vous parlez de limiterle nombre de touristes, vous êtes traité comme un extraterrestre ouun traître par les politiciens. Nous avons actuellement 2.900locations Aribnb et les rues de la vieille ville sont maintenantbondées », ajoute un autre membre d’un groupe de défense dupatrimoine rhodanien.

Selon Gasparinetti, étant donné que lesvisiteurs sont une source importante de revenus, il EST souvent trèsdifficile d’agir. Venise subit également lesconséquences négatives du tourisme de masse. La populationvénitienne est descendue en-dessous de 55.000 habitants alors queson pic historique était de 170.000. Parallèlement, le tourismeentraîne une pollution importante de l’environnement.

« Les villes doiventtrouver des solutions pour maîtriser le tourisme »,souligne-t-il. « Le nombre de visiteurs devrait être limité etdes efforts devraient être réalisés pour répartir le tourisme demanière plus équitable tout au long de l’année. L’objectif devraitégalement être de remplacer partiellement les excursionnistes pardes visiteurs culturels ».

« Une autre missionpour les villes est d’attirer à nouveau des emplois qui ne sont pasliés au tourisme ».

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